Voilà le Honduras de la mort

Honduras, la situation du pays ne progresse pas. La vie de la population reste très difficile, victime d’une violence quotidienne que le gouvernement de Porfirio Lobo ne semble pas souhaiter réduire. Au contraire l’impunité prime et les forces de police laissent faire, quand elles ne sont pas elles-mêmes à l’origine de la criminalité. Cette terreur est distillée à souhait, c’est la même qu’avait vécu le Chili et l’Argentine.

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Honduras, la situation du pays ne progresse pas. La vie de la population reste très difficile, victime d’une violence quotidienne que le gouvernement de Porfirio Lobo ne semble pas souhaiter réduire. Au contraire l’impunité prime et les forces de police laissent faire, quand elles ne sont pas elles-mêmes à l’origine de la criminalité. Cette terreur est distillée à souhait, c’est la même qu’avait vécu le Chili et l’Argentine.

Voilà le Honduras de la mort
(relais d’un courrier envoyé sur la liste Fian-Honduras)

Amis, amies :

Ce matin, quand j’ai ouvert mon courrier, je suis tombé sur cette note (voir plus bas) que l’un des collègues m’a envoyée.

Ceux qui me connaissent savent que depuis plusieurs années je fais partie de l’équipe du Centre culturel Hibueras, que nous consacrons notre travail 365 jours par an en faveur des petis garçons, des petites filles, des jeunes et des familles que nous accompagnons en essayant de les sortir de l’obscurité de la misère en leur offrant des services éducatifs gratuits, diversifiés, créatifs, libérateurs : bibliothèque, jeux d’échecs, activités artistique, horticulture, jeux traditionnels, théâtre, journalisme, coopérativisme, des cours scolaires, des cours de collège, kinder [1].

Cela nous touche de lutter pour continuer cela face à un système qui est contre la culture.

Nous avons déjà dû enterrer trois petites filles et un petit garçon victimes de la violence (le jour même où nous inaugurions deux Kinder donnés par des étudiants suédois). Les petites filles ont été violées et assassinées. Le garçon a été assassiné quand il transportait deux noix de coco qu’il portait pour le petit déjeuner de sa famille ; un tueur est arrivé, s’exhibant en public, et a essayé la visée de son pistolet sur le petit.
Il a dit textuellement "pour qu’on voient si je colle" [2]. Il n’est pas allé en prison parce qu’il a lancé des menaces et qu’il a donné de l’argent.

Dans un cas seulement nous avons réussi à capturer les bourreaux, en menant nous mêmes l’enquête puisque la police n’a jamais voulu agir. Et bien que cela nous ait été difficile puisque les gens ont peur -dans un monde où prévaut l’impunité en faveur des criminels-, nous avons réussi à mobiliser la famille de la victime autour de l’enquête.

En plus de cela, nous avons eu deux cas de viols, pour lesquelles il n’y a pas eu d’assassinat, mais les violeurs étaient des policiers. La communauté où cela s’est déroulé le sait, mais personne n’a voulu témoigner.
La famille a été menacée, à tel point qu’elle s’est réfugié dans les montagnes et a sorti définitivement ses deux petites filles de l’école.

Aujourd’hui j’ai reçu cette nouvelle que je partage avec vous, non seulement pour que vous la lisiez, mais aussi pour faire quelque chose, il faut mettre la pression sur le gouvernement du Honduras pour cesse la culture du crime qui a été intronisée et qui est revenue comme une gorgée amère mais quotidienne entre silence, indifférence et complicité.

Faisons quelque chose pour la culture de la vie, de la vérité, du bien.
Je vous partage le texte que j’ai reçu :

*Cande*

*Avec beaucoup une douleur dans mon coeur, je dois vous informer d’une tragédie qui s’est déroulée à Trascerros.*
* *
*Là Deysi Griselda Fuentes, petite fille de 15 ans, a disparu lundi 19 juillet (elle est allé porter un déjeuner dans une propriété)
*Ce soir jeudi elle a été retrouvée morte, ils lui ont coupé la tête et les mains, a été violée. Elle a été transférée à la SPS pour une autopsie. J’ai demandé à Cárdenas de me donner plus d’informations.*
* *
*La vie a été très dure avec Deysi Griselda, abandonnée par ses parents, elle travaillait dans des maisons comme domestique, grâce a ses efforts elle a pu finir l’école primaire. Mais son étincelle de vie reste avec nous *
* *
*Je ressens tant de tristesse.*
* *
*Un abrazo*
* *
* *
*Johny*

Source : Liste Fian-Honduras "Esta es la Honduras de la muerte. Favor lean este mensaje"
Traduction : Primitivi


[1Inconnu, cela doit correspondre à un jeu. Si vous avez des infos pour compléter elles sont les bienvenues.

[2"para que vean que si pego"

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