L’exécutif des États-Unis n’a pas informé le Sénat des négociations avec la Colombie pour l’installation de bases militaires

Le Congrès n’a jamais été informé sur les négociations entre Washington et Bogotá pour l’installation de sept bases militaires.

"Quel type de présence militaire des États-Unis d’Amérique en Colombie et la région où se projettent ces négociations ? Quels seraient les objectifs opératifs et la politique de cette présence ? Comment cela affecteraient les accords fondamentaux signé par les Etats-Unis pour la lutte anti-drogue et les opérations de contre-insurrection en Colombie ?", demandent les parlementaires à Clinton.

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Le Congrès n’a jamais été informé sur les négociations entre Washington et Bogotá pour l’installation de sept bases militaires.

"Quel type de présence militaire des États-Unis d’Amérique en Colombie et la région où se projettent ces négociations ? Quels seraient les objectifs opératifs et la politique de cette présence ? Comment cela affecteraient les accords fondamentaux signé par les Etats-Unis pour la lutte anti-drogue et les opérations de contre-insurrection en Colombie ?", demandent les parlementaires à Clinton.

Le Sénat américain et ses commissions n’ont jamais été informés de la part de la Chancellerie de son pays sur l’accord militaire avec la Colombie pour l’installation de sept bases dans la nation sud-américaine, comme révèle une lettre envoyée le juillet passé par deux parlementaires au Ministère, Hillary Clinton.

Dans la missive, datée le 28 juillet passé, les sénateurs Patrick Leahy et Christopher Dodd, réclament au chef de la diplomatie que, malgré ce que l’accord implique une inversion budgétaire et des sujets de politique extérieure, la chambre haute a appris par des versions de presse au sujet des négociations.

"Malgré les implications évidentes de caractère budgétaire et de politique extérieure de l’accord précité, ni le Comité de Relations extérieures ni le Sous-comité de l’État, Opérations Étrangères du Comité d’Appropriations, n’ont été informées sur les négociations, et très peu consultés à ce sujet. Même après que la presse en divulgue son existence, les négociations ont été seulement reconnues en réponse à des consultations du personnel de nos bureaux", indiquent-ils dans une partie de la lettre.

TeleSUR reproduit l’intégralité du document :

Une lettre envoyée par les sénateurs Patrick Leahy et Christopher Dodd au Ministère américain, Hillary Clinton, à l’occasion des négociations relatives à l’accès à des bases militaires colombiennes de la part d’un personnel militaire américain

“Congrès des États-Unis d’Amérique

Le 28 Juillet 2009

A l’honorable Hillary Rodham Clinton

Secrétaire d’État

Département d’État des États-Unis

2201 C Street, Northwest2201 C Street, Northwest

Washington, D. C. 20520

Demande à Madame la secrétaire :

Nous vous écrivons dans une occasion des articles de presse sur les négociations du Département de l’État avec le Gouvernement de la Colombie pour établir une présence militaire de caractère semi-permanent avec l’accès aux bases militaires de ce pays. Malgré les implications évidentes de caractère budgétaire et de politique extérieure de l’accord précité, ni le Comité de Relations extérieures ni le Sous-comité de l’État, Opérations Étrangères du Comité d’Appropriations, n’ont été informées sur les négociations, et très peu consultés à ce sujet. Même après que la presse en divulgue son existence, les négociations ont été seulement reconnues en réponse à des consultations du personnel de nos bureaux.

Etant donné ce manque de consultation, nous sollicitons respectueusement un résumé écrit des négociations et de ses résultats. En somme, nous aimerions savoir :

Quel type de présence militaire des États-Unis d’Amérique en Colombie et la région où se projettent ces négociations ? Quels seraient les objectifs opératifs et la politique de cette présence ? Comment cela affecteraient les accords fondamentaux signé par les Etats-Unis pour la lutte anti-drogue et les opérations de contre-insurrection en Colombie ?

Combien de troupes américaines, quel calendrier de rotation, quelles équipes et quel appui d’infrastructure pour cette opération, où et avec quel coût ? Quel type d’aide serait affectée au Gouvernement colombien, et spécifiquement aux Forces armées de la Colombie, en vertu de cet accord ? Et quels programmes, s’ils existeront, seraient réduits pour pour cette semi-présence militaire permanente ?

Où tient l’accès semi-permanent de bases militaires dans le compromis interinstitutionnel des États-Unis d’Amérique : - comme déjà a-t-on informé les Comités d’Appropriations et de Relations extérieures pour réduire graduellement l’assistance militaire en Colombie des Etats-Unis et "nationaliser" les éléments principaux du Plan la Colombie ? Sous quelles conditions anticipez-vous la fermeture de la(les) une base(s) avant la période établie de 10 ans ?

Quelles sont les implications de l’approfondissement de notre relation avec les militaires colombiens dans un moment de révélations croissantes au sujet du scandale des "faux positifs", dans lesquels les militaires colombiens auraient embauchés des centaines (plusieurs estimations parlent de 1 600) d ’enfants et de jeunes hommes pour des postes de travail sur des champs qui n’existaient pas et qui en fait étaient exécutés sommairement contre une récompense en bons et en jours de vacances ? Selont votre jugement : quel signe envoie l’approfondissement de notre association avec l’armée colombienne avant les résultats des investigations en cours et que les responsabilités de ces atrocités soient établies ?

Comment, dans ces circonstances, une coopération institutionnalisée plus profonde s’adapterait-elle à notre intérêt stratégique et à notre compromis avec les Droits de l’homme et l’état de droit ?¿Cómo, en estas circunstancias, una cooperación institucionalizada más profunda se ajustaría a nuestro interés estratégico y a nuestro compromiso con los Derechos Humanos y el estado de derecho ?

Quelles implications l’accord fondamental a pour d’autres intérêts des États-Unis d’Amérique en Amérique du Sud, et comment ont été soupesées les conséquences dans la négociation ? Quelle consultation ou notification ont été réalisées par les voisins de la Colombie avant que les propositions basiques n’apparaissent dans les rapports de presse, et comment ont-ils réagi ? Quel est l’impact attendu par le Département de l’État que cet accord de bases militaires peut avoir dans la région et dans nos relations avec d’autres pays de l’Amérique du Sud ?

Depuis combien de temps ces négociations sont-elles en marche, et pourquoi n’y a-t-il pas eu de consultation des comités du Congrès mentionné plus haut ou avec des Organisations Non Gouvernementales expertes en Colombie ? Est-ce que le manque de constultation si étendu côté colombien est un mauvais jugemet de la part du Département de l’État, ou a-t-il été d’accord avec le jugement du gouvernement colombien, qu’il ne devrait pas non plus exister de consultation du côté colombien ?

Nous espérons avec intérêt discuter avec vous de ce sujet si important. La décision de faire un de mettre en place une semi-permanente présence militaire des États-Unis d’Amérique en Colombie requiert un débat sérieux, tant sur les aspects pratiques, que les implications des États-Unis d’Amérique pour d’autres objectifs dans ce pays et la région.

Attentivement,

Christopher Dodd

Patrick Leahy”

Sources : TeleSur

Traduction : Renaud