Bolivie : Naomi Klein, “Nous devons porter la responsabilité vers les pays riches”

Mercredi dernier Naomi Klein présente lors de la session sur la Dette Climatique a déclaré qu’il fallait mettre la pression sur les pays riches, afin qu’ils assument leur pollution.

Dans un même élan, une Table ronde n° 18 a été mise en place parallèlement au sommet. S’y sont réunis différentes organisations sociales et écologiques boliviennes afin de traiter des problèmes environnementaux boliviens pour lesquels le gouvernement d’Evo est en parti responsable. Mais cela ne veut pas dire que la Table 18 ne soutien pas son gouvernement, au contraire disent-ils c’est bien parce qu’on soutien Morales que les participants de la Table 18 sont là.

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Mercredi dernier Naomi Klein présente lors de la session sur la Dette Climatique a déclaré qu’il fallait mettre la pression sur les pays riches, afin qu’ils assument leur pollution.

Dans un même élan, une Table ronde n° 18 a été mise en place parallèlement au sommet. S’y sont réunis différentes organisations sociales et écologiques boliviennes afin de traiter des problèmes environnementaux boliviens pour lesquels le gouvernement d’Evo est en parti responsable. Mais cela ne veut pas dire que la Table 18 ne soutien pas son gouvernement, au contraire disent-ils c’est bien parce qu’on soutien Morales que les participants de la Table 18 sont là.

La journaliste et femme de lettres canadienne propose de mettre une plus grande pression sur les pays développés ceux-ci générant 70 % des gaz à effet de serre.

Durant la session “Dette climatique : qu’est-ce que c’est et qui sont les responsables”, qui s’est déroulée mercredi dernier, Naomi Klein a souligné que les changements concrets dans la question environnementale dépendent des changements dans les pays du capitalisme avancé, qui représentent environ 20 % de la population mondiale mais sont responsables de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre.

“Nous devons porter la responsabilité vers les pays riches. Mon pays [le Canada] a signé le Protocole du Kyoto, mais depuis cette signature, au lieu de réduire la pollution, ils l’ont augmenté de 35%. Il faut chercher un type de punition pour cela”, a-t-elle affirmé.

Klein a indiquée que les pauvres pays, en plus d’émettre beaucoup moins de gaz, sont les plus affectés par les effets des changements climatiques : “Dans la Conférence de Copenhague nous avons vu le manque de pouvoir de pays comme les Maldives, un pays d’îles qui peut disparaître suite à l’augmentation du niveau de la mer. Ils doivent négocier pour pouvoir survivre ! Et pire s’ils ne parviennent pas à un accord”.

Sans pression politique sur pays riches, fait remarquer la canadienne, ils continueront à chercher des solutions pour la crise environnementale à travers les “entreprises qui se préparent aux changements climatiques avec la bioingénierie, créent des graines plus résistantes, par exemple”.

Les arguments de Naomi Klein coïncident avec les positions du président bolivien, Evo Morales, qui durant une conférence de presse le jour même a affirmé que la prochaine conférence mondiale sur des mouvements sociaux devrait se dérouler en Europe. “Les mouvements européens devraient dire dans quel pays (la conférence devrait être organisée). Je crois qu’il est important d’aller au centre des pays développés pour débattre avec eux”, a ajouté Morales.

LA TABLE 18

La table 18 qui a fait polémique a été installée mercredi et a fonctionné jusqu’au lendemain (jour de la clôture). Avec pour intérêt exclusif le débat sur les impacts environnementaux en Bolivie, un sujet refusé par le gouvernement bolivien puisqu’il avait insisté pour que la CMPCC traite de thèmes globaux et non nationaux. La Table 18 a été organisée parallèlement au sommet par des organisations sociales, parmi elles on trouve le Conseil National d’Ayllus et de Markas del Qollasuyo (Conamaq), la Confédération des Peuples Indigènes de Bolivie (Cidob) et le Centre d’Études Juridiques et de Recherche sociale (Cejis).

“Dans ses discours, Evo affirme que la cause de la mise à sac de l’environnement est le capitalisme et que ce sont les entreprises capitalistes présentes en Bolivie qui produisent une série d’impacts, détruisent les populations et les écosystèmes que le gouvernement bolivien ne protège pas. Au contraire, il a une stratégie d’industrialisation forcée”, a expliqué l’organisateur de la Table 18 et chercher dans la plus grande université de San Simón, Carlos Crespo.

En accord avec Crespo, il y a une vaste carte de conflits environnementaux, où les communautés indigènes et rurales se battent contre des activités économiques légitimées par les politiques publiques : “Comme la construction d’une centrale hydroélectrique au nord amazonien bolivien pour exporter de l’énergie au Brésil, les explorations minières à Corocoro (nord de La Paz) et dans le salar d’Uyuni (Potosí), où agit l’entreprise japonaise Sumitomo, l’une des plus grandes du monde et qui nécessite 40 à 50 000 m&3sup; d’eau par jour, dans une région désertique.

Dans le rapport sur les hydrocarbures, le gouvernement a décidé de faire des campagnes d’exploration prétrolifère dans des parcs nationaux et des terres de peuples indigènes, en association avec des capitaux vénézuéliens et gringos. En plus la construction de la route Villa-Tunari-San Ignacio de Moxos, coupe un parc national et un territoire indigène”, a affirmé la Crespo.

Cependant, le chercheur a garanti que la Table 18 n’est pas un espace d’opposition au gouvernement. “Au contraire, les communautés qui viennent dénoncer ses faits sont gens qui appuient intégralement le gouvernement. Evo est son leader, ils appuient le processus de changement, mais ils disent : ‘Nous espérons que notre leader nous défend, qu’il nous protège’”, conclut-il.

Vinicius Mansur
Brasil de Fato-Minga Informativa de Movimientos Sociales

Source : CAmbio "Klein : “Tenemos que llevar la responsabilidad a países ricos”"
Traduction : Primitivi